La Croix sanglante, tome 1 : Guerre sainte

Description de l’album :

1204. La quatrième Croisade est lancée par le Pape Innocent III, qui n’aura jamais aussi mal porté son nom. Les croisés sont déterminés à arriver en Égypte pour reconquérir les lieux saints. Mais pour ce faire, ils devront passer par Venise et obtenir l’aide matérielle du doge Enrico Dandolo. Malgré sa cécité, le vieil homme se montre un redoutable homme d’affaires et un dangereux homme politique.

En quelques mots :

La Croix sanglante est une nouvelle série historique éditée par les éditions Delcourt et je profite de l’occasion pour les remercier pour m’avoir permis de passer un excellent moment avec ce superbe album.

J’ai tout de suite était conquis par la première de couverture. La richesse des détails. Cette croix qui n’en est pas une. La scène de bataille en filigranes. Le visage du héros qui est à moitié caché par l’épée. Bref, les nombreux éléments qui forment cette couverture, sont une véritable invitation.

Dès les premières pages, on découvre Philippe de Crécy, un jeune homme ambitieux tente de quitter le domaine familial pour rejoindre la Terre sainte contre l’avis de son père. Les premières pages de l’album montre un jeune homme arrogant. Une cotte de maille et une tunique frappée d’une croix rouge ne font pas de lui un véritable croisé et ça, Philippe l’apprendra à ses dépends.

Après un quart de l’album, les auteurs nous emmène sur un autre terrain. L’album prend une tournure plus politique. Dans la cité des Doges, les Croisés attendent de prendre la mer pour rejoindre l’Egypte afin de rejoindre la Terre sainte. Les évènements sont plus compliqués qu’il n’y paraît. Des tensions existent entre les Croisés et le doge Enrico Dandolo, malgré son grand âge et sa cécité semblent être un très fin négociateur. Il est dit dans l’album que les Vénitiens lorsqu’ils font du commerce, ne sont pas chrétiens, mais sont commerçants.

Ce premier tome montre les enjeux politique, militaire et religieux. J’espère que le second tome qui conclura le premier cycle nous montrera la prise de Constantinople et à la fondation de l’Empire latin d’Orient. J’espère voir un Philippe plus conquérant et moins spectateur des évènements, même si à la fin, il est revenu sur le devant de la scène.

Avant d’achever cette chronique, un petit mot sur les auteurs et leur travail. Serait-ce une grande nouvelle si je vous dis que je n’en connais aucun ? Et pourtant, si je suis amateur de BD, lorsque j’ai découvert leurs productions, je me suis dit qu’il était temps que je penche sur les œuvres. Hormis Ianos « Dan » Catalos où « La Croix sanglante » est sa première grosse production, Drazen Kovacevic a travaillé sur « Walkyrie » ou encore « Carthago Adventures ». Desko est un habitué de la BD ésotérique avec « L’histoire secrète »et « Les 30 deniers ». Marko Stojanovic a collaboré sur la série « 69 secrets à savoir … ».

Le style réaliste vous plonge directement dans l’histoire. On se prend rapidement au jeu par le style voulu par les auteurs et par un scénario très bien amené. Les proportions sont bonnes, les mouvements sont justes et fluides. Mention particulière pour les gros plans où les détails des visages sont bluffant. Ce tome dégage puissante énergie mais il semblerait qu’on n’a pas encore lâché les chevaux. À croire que les auteurs en gardent sous le pied pour servir un tome 2 plus puissant.

Au final, on a un album puissant servi par un scénario clair, net et précis. Un dessin réaliste où le sens du détail est la marque de fabrique de ces 4 auteurs. Pour le second tome, j’aimerais voir un Philippe plus investi, plus à l’image qu’il renvoie comme sur la première de couverture.

Biblio :

STOJANOVIC Marko. KOVACEVIC, Drazen. CATALOS, Ianos « Dan ». DESKO. La Croix sanglante, tome 1 : Guerre sainte. Paris : Delcourt, 2019. 56 p. (Histoire & Histoires). ISBN 978-2-7560-9612-4