Les émeraudes de Satan

Quatrième de couv’ :

1306, Poitiers : Le dernier Grand Maître Jacques de Molay, sentant la fin de l’Ordre des Templiers approcher, informe le Pape Clément V qu’il est en possession d’une couronne ayant appartenu à Satan lui-même. Par peur de ne plus pouvoir en assurer la protection, il la confie au Saint-Père. Ce dernier lui promet de la faire enterrer dans les ruines du Temple de Salomon, seul endroit sur Terre en mesure de limiter ses pouvoirs démoniaques.

2013, Rome : Le Père Paul Kaminsky, agent du service des enquêtes spéciales du Vatican, est sollicité par le Pape qui vient de découvrir d’étranges courriers hérités de ses prédécesseurs. Le prêtre a pour mission de se rendre en France et de retrouver sept émeraudes, ornement d’une couronne ramenée de Terre Sainte au onzième siècle par un chevalier Croisé. Durant cette quête, le prêtre sera épaulé par Elaheh, une mystérieuse Iranienne, membre de la secte des Assassiyine, faction criminelle censée avoir disparu depuis près de mille ans.

Des châteaux d’Aquitaine aux remparts de Carcassonne, d’un couvent dans les montagnes corses aux chapelles du Vatican, l’aventure du prêtre catholique et de la jeune musulmane va se transformer en une union sacrée qui leur permettra de se confronter aux forces du Mal tout en essayant d’échapper aux tueurs du mystérieux Ordre Epsilon.

En quelques mots :

Je viens d’achever le premier roman de Mathieu Bertrand et il y a des choses à dire car il ne va pas vous laisser indifférent.Depuis le temps que je tiens ce blog, c’est bien la première fois que j’ai un roman qui mélange les genres. Ésotérisme, histoire, thriller, religion et fantastique. Un roman qui mélange les genre et cherche à satisfaire le plus grand nombre.

Dès le début du roman, nous rencontrons le nouveau pape. Il se nomme Pie XIII et a succédé au pape démissionnaire Urbain IX. Un fait d’actualité qui nous rappelle la démission de Benoît XVI et l’élection de François. Tout juste élu, le nouveau pape découvre deux étranges missives de ses prédécesseurs qui annoncent la fin du monde ! Pour éviter, cette catastrophe, il faut mettre la main sur les émeraudes de la couronne de Satan.

Pour remplir cette mission, on fait appel au prêtre Paul Kaminski. Celui-ci sera secondé par la jeune musulmane Elaheh. Une jeune femme aux nombreuses ressources. Mais une quête aux bijoux maléfiques ne serait pas une quête ordinaire si les héros n’ont pas quelques ennemis à leurs trousses. L’Ordre Epsilon est une organisation secrète qui a également entendu parler du puissant artéfact et souhaite mettre la main dessus.

Avec tous ces éléments, on a de quoi obtenir un thriller ésotérique classique, mais car il y a un MAIS, l’auteur a décidé de jouer avec les pieds des lecteurs en incorporant une partie fantastique. Introduire des sorcières, des fantômes et autres démons, c’était un pari audacieux qui a de quoi vous décontenancer.

En fait, la force et la faiblesse de ce roman, c’est le flux d’informations. Il y a beaucoup d’éléments et il faut être capable de gérer tous les détails qui sont donnés. Je veux par exemple que le père Kaminski dans sa jeunesse a été initié franc-maçon et grâce à ses souvenirs, il découvre l’une des pierres. De plus, si on se prend au jeu de la quête, le fait de faire preuve de différentes vertus pour faire face aux épreuves imposées, cela m’a fait pensé à la dernière enquête d’Antoine Marcas, « L’Empire du Graal« .

Au début de la lecture, j’ai tout de suite apprécier un personnage pour son intelligence et le style qui semblait donner. Il s’agit du père Johnatan Parker. Encyclopédie vivante, il est le conseiller, le guide de Kaminski et d’Elaheh, mais comme Mathieu Bertrand sait jouer avec nos nerfs, celui qui semblait être l’ami fidèle est en fait un véritable salopard. J’aurais bien aimé voir ce personnage avoir des liens avec l’Ordre Epsilon.

D’ailleurs, cette organisation qui joue un rôle capital, se retire trop facilement de la course. Et là, on peut imaginer deux hypothèses. La première, l’organisation s’achète une nouvelle virginité et offre un soutien logique au duo Kamiski-Elaheh. La seconde, la plus sadique, le père Parker est ami avec l’ancien président de l’Ordre Epsilon et tente un coup de poker pour récupérer la couronne de Satan. Certes, cela peut changer l’arc scénaristique mais ça pouvait aussi apporter une plus-value.

J’ai également imaginé une collaboration entre les deux prêtres avant la trahison. L’Américain et le Russe enquêtant pour les services secrets du Vatican, un peu comme Napoleon Solo et Illya Kuryaki, dans « Des agents très spéciaux ».

Au final, que vaut ce premier roman ? Une lecture qui fonctionne en trois temps. Le premier, c’est la narration faites par le pape dans les chapitres où il est mis en évidence. Le second et le plus important, c’est la quête. Un voyage de Bordeaux à Carcassonne en passant par la Corse et la cité du Vatican. Le troisième, c’est la course contre-la-montre à la fin du roman qui apporte toutes les révélations. Une partie haletante qui vous empêche de le fermer.

Biblio :

  • Version papier :BERTRAND, Mathieu. Les émeraudes de Satan. Rezé : Éditions Paulo-Ramand, 2016. 360 p. ISBN 978-2-754-30565-5
  • Version numérique : BERTRAND, Mathieu. Les émeraudes de Satan. Paris : Librinova, 2016. 360p. ISBN 979-10-262-0739-9.